micro t shirt, jean porté le plus bas possible, haut papillon, couleurs pastel et motifs et textures à gogo bienvenue dans le kaléidoscope des années 2000 de la mode.
Une période mode ne se concentre pas que sur les vêtements plébiscité mais fait état de toute une pop culture d’époque et pour rappel les années 2000 c’était : culte de la maigreur et des icônes anorexiques, banalisation des drogues dures et hyper sexualisation mais encore boys band et réduction de la femme à son statu d’objet (notamment).
Si tu es née dans les années 80 ou 90, tu étais probablement très jeune ou ado pendant cette période et si tu te souviens avec nostalgie de ce que c’était de sortir sans téléphone et de retrouver tes copines au centre commercial. Tu te souviens aussi que le pourcentage de personnes qui pouvait porter avec “élégance” tous les items phares de la tendance étaient probablement une petite minorité dans ton entourage.
C’est précisément ce que je trouve dangereux dans l’apologie et le retour de cette période.
Outre le fait que je ne trouve ni les coupes, ni les couleurs ni les modèles flatteurs ou même intéressants du point de vue de l’imaginaire je trouve qu’ils rappellent une idéologie d’exclusion plus que d’inclusion. La jeune ado que tu étais ne se sentait probablement pas super à l’aise dans son corps changeant et ne trouvait probablement pas son bonheur dans les étales tendances des magasins de vêtement.
Plus loin encore, si la jeune ado que tu étais à l’époque voulait terriblement s’habiller comme ses paires et que tu te disais que ce serait l’occasion une fois adulte, tu n’es peut être pas super à l’aise de devoir montrer la moitié de ton corps après une grossesse. Tu fais aussi probablement face à la réalité suivante : “Je ne peux toujours pas faire ce que j’aurais voulu faire plus jeune”. Qu’est ce qui a finalement changé pendant tout ce temps si tu ne te reconnais pas dans les étales des boutiques qui font ton quotidien.
Rien de pire que le retour d’une tendance exclusive au sens propre pour se retrouver dans ses démons d’hier et les ajouter à ceux d’aujourd’hui.
Il y a une rupture nette avec la mouvance de ces dernières années qui tendait à clamer à l’universalité du style et du vêtement. Ce retour soudain et violent de la tendance 2000 remet au goût du jour l’exclusivité et l'exclusion du monde de la mode. Dans un monde post crise pandémique et dans une société en manque de repère il est alors logique de se tourner vers quelque chose qu’on connaît bien et qui fera réagir dans un sens où dans l’autre.
On a observé plusieurs réactions
le rejet prononcé des unes et la nostalgie des autres d’une période sans soucis qu’on ne connaissait plus mais de laquelle on pouvait soudainement se rapprocher par le vêtement. S’habiller est toujours plus que le simple fait de ne pas sortir nu de chez soi !
le retour de la “it-girl” cette fille à la morphologie si singulière et inaccessible à 30 ans (à moins d’en avoir 14 et encore) qui semble se déplacer avec un halo de confiance en elle qui la suit et dont tu ne t’approcheras jamais.
Le repli sur soi et sur ses complexe
Bref, pas la grande joie. Mais tu sais quoi ? Tu peux et tu as le droit de dire quelque chose n’est pas pour toi sans te justifier. Tu as le droit de refuser d’adhérer à une tendance en bloquant tout ce qui pourrait faire ressurgir des sensations désagréables. Tu as le droit de te regarder dans ton miroir, de voir la femme incroyable que tu es aujourd’hui et d’embrasser le fait qu’on ne peut pas être partout et tout vivre comme les autres. Etre partout c’est être nul part, se laisser transcender par tout ce qui est tendance sans les ressentir n’est ce pas là aussi un manque d’identité ?
Je te laisse avec cette pensée et j’ai déjà hâte de te retrouver dans une semaine pour de nouvelles pensées mode.
J.